Dans une dimension lointaine, où les étoiles étaient des grains de sable et les planètes des bulles de savon cosmiques, se dressaient les Monolithes. Ces colosses de pierre, aussi hauts que des montagnes, étaient bien plus que de simples roches. Ils étaient des êtres conscients, capables de ressentir les émotions les plus profondes.
Chaque Monolithe avait une couleur unique, correspondant à une émotion primaire : le Rouge pour la colère, le Bleu pour la tristesse, le Vert pour la joie, le Jaune pour la peur. Et ils communiquaient entre eux, non pas par la parole, mais par des larmes.
Lorsqu’un événement bouleversait l’univers, les Monolithes pleuraient. Le Rouge versait des larmes de feu, le Bleu des torrents d’eau cristalline, le Vert des gouttes de lumière éblouissante et le Jaune des flots d’or liquide. Ces larmes, en se mélangeant, créaient des arcs-en-ciel cosmiques qui traversaient la dimension, apaisant les tourments et rééquilibrant les énergies.
Il arriva un jour qu’une grande tristesse envahit l’univers. Le Monolithe Bleu, le plus grand et le plus ancien, commença à pleurer sans s’arrêter. Ses larmes, en inondant la dimension, éteignirent les étoiles et refroidirent les planètes. Les autres Monolithes, inquiets, se rassemblèrent autour de lui. Le Rouge, dans un geste inattendu, versa quelques larmes de feu sur les larmes du Bleu. La chaleur du feu évapora une partie de l’eau, créant un épais brouillard. Au cœur de ce brouillard, une petite étincelle apparut, puis une flamme, puis une étoile. Le Vert, en voyant cela, se mit à pleurer de joie, ses larmes nourrissant la nouvelle étoile.
Ainsi, grâce à l’union de leurs émotions, les Monolithes avaient surmonté la tristesse et redonné vie à l’univers. Et depuis ce jour, ils continuent de pleurer, de rire, de trembler et de briller, ensemble, dans l’immensité du cosmos.